Pourquoi l’Espagne est redevenue Olé Olé ?

Ou comment l'Espagne fait à nouveau fantasmer toute l'Europe ... On dit merci qui ? La Pandémie ! Enfin, pas seulement ...

Le Futiloscope va une fois de plus laisser entendre qu’il n‘est pas un perdreau de l’année … Par exemple, il le confesse, il a connu l’Espagne de la Movida, adoré le Madrid des années 80, ses patatas bravas, ses bières , ses beaux garçons toujours prêts à indiquer leur chemin aux touristes égarées ( c’était avant Google Maps) ou à leur donner rendez-vous à 2 heures du matin, après leur service de … serveurs ….
Depuis, ma foi, son enthousiasme avait un peu faibli ! Faute de s’intéresser autant qu’avant aux beaux garçons, Madrid lui semblait un peu endormie (Almodovar itou) et Barcelone – ah Barcelone, ça aussi c’était quelque chose !- devenue une sorte de Mecque festive pour post ados sans grande imagination. Quant aux mythique tapas qui avaient largement passé les frontières ? Bah, une astuce désormais banale pour rades ringards à forte marge... Tout au plus le Futilo a-t-il parfois fantasmé sur une virée moléculaire à El Bulli, avant le départ en retraite prématuré de Ferran Adrià … Dans la péninsule ibérique, c’est le Portugal qui a plutôt raflé ensuite la mise cool, avec Lisbonne et Comporta en tête de gondole.
Et voilà que toujours facétieuse, la Pandémie est venue inverser la tendance (peut-être étudiera t-on un jour dans les écoles de commerce le « Pandeming », cet avatar du marketing ?) !
L’Espagne et surtout Madrid font en effet, depuis fin Octobre, figure de terre d’asile pour français privés de restaus, bars, boites, petits cafés en terrasse et … musées. Même si visiter l'atelier de Sorolla ou la n''est visiblement pas la première motivation des moins de 50 ans qui affluent, pas découragés par les test PCR à fournir à l'aller comme au retour... Par la grâce d’une mairesse qui a des corones -c’est très bien expliqué -, tout est par exemple ouvert dans la capitale espagnole, avec comme uniques restrictions un couvre-feu à minuit – non, vous ne rêvez pas !- et des tables de 4 à 6 au restau, selon que l’on est dedans au dehors. Les soirées privées sont interdites mais à écouter les récits étudiants, il y en a quand même tous les soirs…
Le plan «Madrid pour le week-end» est à ce point LE trip djeune du moment que les insta-comiques façon Philippine Delaire s’en gaussent. On a vu aussi ces derniers temps beaucoup de reposts français énamourés de @madrileniansinmadrid, un compte insta de street style qui n’a rien de spécial -honnêtement- sauf qu’il est… madrilène.
Le Futiloscope est lui-même allé faire un tour dans cet Eden et en est rentré avec l’impression étrange d’avoir passé 3 jours dans un parc d’attractions à thème « La Vie d’Avant » (et le bonheur d’avoir revu les Ménines quasi en tête à tête). Sans compter une découverte exquise : on n’est plus exclusivement au régime croquetas et huevos fritos dans les petits restaus du cru ( loin de là, tips en MP @lefutiloscope si vous êtes intéressés) mais c’est toujours beaucoup moins cher qu’en France !
Bref, on n’en finirait pas de gloser sur le sujet s’il n’y avait aussi d’autres spots espagnols fascinants, remis sur le devant de la scène par l’arrêt des voyages lointains et la perspective, là encore, d’une vie culturelle et gastronomique intactes. Aux Canaries, Lanzarote la spectaculaire, avec ses volcans majestueux et ses falaises âpres est un peu la nouvelle Islande ( avec un climat beaucoup plus cool et les maisons jet set de Cesar Manrique en prime ), on n’arrête pas d’en voir passer des images sur les réseaux sociaux. Le désert des Bardenas, destination en passe de devenir culte en Navarre, fait assez facilement la nique au nouveau Mexique (sans décalage horaire et avec un hôtel minimaliste sublime ). Le co-living pour nomades digitaux aime aussi beaucoup Valence ou Mayorque. Et tendez l’oreille, vous avez aussi sûrement des amis qui rêvent des Asturies pour l’été prochain …
Ce tropisme hispanophile gagne aussi la mode. Après toutes ces années sous domination Zara ou Mango ( voire Desigual !!!) , on est assez contents de voir re-débarquer des marques espagnoles extrêmement séduisantes. Les Espagnols sont super bons en tricot (voir ici et ), la grosse folie du moment, surtout s’il est en « pre-order » ou « on demand », les deux nouvelles mamelles du business mode vertueux. Les espagnols sont super bons en chaussures ( on l’avait oublié, ça nous revient avec eux ! ) . Les espagnols sont super bons en gros bijoux sympas : la moitié des influenceuses portent les bagouses spectaculaires et même pas chères de La Manso … Quant au grand col qui est partout, on ne dira jamais assez que la maison La Veste La Veste en faisait dès l’an dernier, bien avant l’émergence du @statementcollar ! Le Futiloscope vient même de dénicher un label qui revampe admirablement le cardigan de mémé local, celui qu’on enfile sur sa robe à pois et froufrous de Sévillane … Va-t-il remplacer son compère autrichien au panthéon des tocades mode les plus pointues ? On parie toutes nos pesetas vintage dessus !